Qu’est ce que la Capirotada ?
Comme beaucoup de plats nationaux, la capirotada trouve son origine dans la Conquête ; elle a été apportée par les Espagnols qui la préparaient de deux manières : la manière française, qui utilisait de la viande et des saucisses et la manière classique, qui était une sorte de pudding assaisonné (pas nécessairement sucré). Ce dernier était typique du carême et l’est resté jusqu’aux générations du milieu du XXe siècle.
Comme toutes les populations métisses, la recette a évolué dans le Nouveau Monde. La première innovation a été de tremper le vieux pain dans une sauce à base de tomate, d’épices et de piloncillo. Peu à peu, il est devenu plus un dessert qu’un plat salé, mais il a conservé sa vocation de carême : utiliser les produits de la seconde chance comme symbole d’humilité. Suivant la tradition chrétienne, certains soutiennent que les ingrédients ont des interprétations religieuses : le pain comme corps du Christ ; le miel comme sang. La cannelle rappelle le bois de la croix et les clous de girofle utilisés pour le crucifier. La raison pour laquelle elle est appelée capirotada est qu’elle est un hommage au bonnet typique, appelé capirote, utilisé par les confréries religieuses qui faisaient des processions pendant la Semaine Sainte.
La capirotada a un lointain cousin espagnol appelé torrijas. Elle consiste à faire tremper le vieux pain dans du lait aromatisé aux agrumes, puis à le faire frire et à le saupoudrer de sucre et de cannelle. Tout comme au Mexique, la capirotada européenne est de plus en plus oubliée. En parlant de l’interprétation européenne, cela n’a rien à voir avec un dessert. Il est entré dans l’histoire comme un plat de pacotille salé. Dans ses ingrédients, il peut y avoir de l’ail, du vinaigre et des œufs.
De nos jours, il n’est pas du tout courant de trouver quelqu’un qui vend de la capirotada ou qui l’offre en dessert dans les restaurants. Cependant, la tradition, bien que cachée, existe dans des États comme Chihuahua, Colima et Jalisco. C’est un plat extrêmement facile à préparer. Une fois que le pain est bruni, on le baigne avec le piloncillo, on ajoute le fromage et on répète l’opération jusqu’à ce qu’il reste un plat complet. Si vous voulez faire des expériences chez vous, nous avons aussi une excellente recette accompagnée de son histoire.